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La mode du portrait littéraire en France 1641-1681

2016 - Honoré Champion
  • Fautil dire " le sot projet " ou " le charmant projet " qu'ils eurent de se peindre et de peindre autrui? Autour de l'année 1659, où parurent en France les grands recueils de portraits écrits, les mondains, mais aussi les auteurs de profession, ont pratiqué dans les salons parisiens ou en province, dans les " ateliers " de littérature du temps ou dans leur retraite, le genre précieux du portrait. Cependant ils se réclamaient des Anciens et de Montaigne autant que de Madeleine de Scudéry, n'étaient pas tous Précieux, comptaient des artistes originaux comme la Grande Mademoiselle, et nous ont laissé, parmi beaucoup de pièces conventionnelles, quelques chefsd'{oelig}uvre, dont l'autoportrait d'une enfant de cinq ans. La Rochefoucauld, Madame de Lafayette, SaintEvremond, BussyRabutin prirent part à la mode comme pour mieux devenir, en leurs écrits brillants, les censeurs de l'homme tel qu'il est peint, dévoilé ou masqué, dans les portraits. Molière fut un contemplateur ironique des portraitistes de salon. Retz et
  • La Br.
  • uyère portèrent à leur perfection, l'un, la technique de la galerie de portraits, l'autre, celle du portraitcaractère. Cette mode de 1659 tant raillée ne fut pas stérile. La restituer dans sa vérité n'est pas tenter une réhabilitation systématique, c'est établir une chronologie, écrire une page de notre littérature en jetant un pont entre la préciosité ou le burlesque et le classicisme. C'est voir se mirer dans les portraits une société avec les types humains qu'elle porte en elle et observer une avancée du féminisme. C'est enfin soulever mainte énigme, en résoudre plusieurs, et proposer le demeurant aux lecteurs plus perspicaces ou plus savants. [Résumé par l'éditeur].
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